Photographe et plasticienne, Claudine Capdeville travaille à la façon du conteur. L'écrit se joint à l’image, l'intime à la fiction, aux souvenirs, aux rêves et à l'universel. Elle tisse ses récits sous forme de séries, une seule image ne pouvant créer la rencontre.

Au début, dans les années 1965, Claudine Capdeville dessine à l'encre de Chine des dessins imaginaires. Peu à peu l'image imprimée va être introduite sous forme de collage, d'illustrations ou de cartes postales en lien avec les thèmes du graphisme représenté. Puis ce sera la photo qui va prendre toute la place à partir des années 1987. Ce travail photographique procède par séries à partir d’association d’idées.

Parallèlement à ces travaux personnels, création de la Revue Plurielle en 1974 avec la complicité Daniel Grojnowski, Jean-Jacques Lapoirie et Denys Riout. Cette revue est réalisée "à la main" par des plasticiens et des écrivains, à raison de deux numéros par an, ceci jusqu'en 1984. Puis, grâce à la complicité de Jacques Jouet, la revue se transforme en Editions Plurielle jusqu'en 2013. Revue et Editions déterminant le champ de recherche de Claudine Capdeville dans une pratique du texte-image.

De 1987 à 1999, les séries sont composées en fonction de photographies servant des thèmes de recherche. Chaque tableau, généralement au format 50 x 65 cm, est une pièce unique associant des techniques mixtes autour de la photo principale. Par exemple, la série Capitaine au long cours présente des photos de mer, piscine, cimetière marin, en lien avec les bulletins de météo marine.. Ou encore la série L'Afrique des colonies met en scène des photos prises au Burkina et au Mali, couplée avec une correspondance familiale des années 1930-1960...
 

Puis Claudine abandonne les techniques mixtes et seules les photos subsistent auxquelles elle associe des textes. L’ensemble raconte des histoires de notre temps, ainsi que des petites fictions personnelles.
Par exemple, Pourquoi les gens ne sont jamais là quand on les appelle au téléphone se compose d'un ensemble de trois séries réalisées à partir des messages téléphoniques, (1999-2001) ; la série Ephémérides mixe les échanges croisés avec Sylvie Corroler d’une photo par jour et d’une phrase par jour pendant deux ans (2001 et 2002) ; la série Chroniques met en images des petites chroniques insolites des journaux, (2005-2006)...

Tout cet ensemble a fait l'objet de plusieurs expositions en France et à l'étranger.