Depuis l’invention de la photographie et sa démocratisation à peu près toute famille est en possession d’albums photos. Ils recueillent en images la chronique des évènements d’une vie sur plusieurs générations. Lorsque j’ai dû vider, après leur décès, la maison de mes parents, j’ai pris plusieurs photos notamment les « installations » qu’ils avaient réalisées sur les murs de papier peint, afin d’avoir constamment sous les yeux chaque jour les divers membres de la famille. À partir de ces séries, j’ai réalisé avec les papiers originaux, une autre installation photographique constituant ainsi la série que j’ai intitulée Les Papiers peints et Les Photos de famille.
Chaque année, le Festival Son Miré de Fabrezan invite un photographe dont la consigne est de dresser le portrait des habitants de la commune. J'ai choisi de travailler avec les photos en noir et blanc des albums de famille entre 1930 et 1960. J'ai ensuite photographié les mêmes endroits en couleurs et replacé les personnages dans l'environnement actuel, liant en quelque sorte le passé au présent.
Fin décembre 2000, l'Association culturelle d'animation de Saint-Papoul lance une bourse à la création photographique sur le thème « Création et regard d'artiste sur le Patrimoine de Saint-Papoul ». Cette initiative découle de la richesse patrimoniale de cette ancienne cité médiévale : lier la culture au travers de l'image photographique et de l'histoire afin de faire connaître le patrimoine de ce village audois. J'ai été sélectionné, après un appel à candidature lancé au niveau national.
Mon travail se présente sous la forme de six triptyques en couleur de un mètre sur un mètre. Chaque triptyque est lui-même composé de trois photos qui représentent l'abbaye, le village, le paysage. Un texte recueilli auprès des habitants accompagne chaque triptyque, dialogue entre une vision extérieure celle du photographe et le vécu, l'enracinement des habitants de Saint-Papoul.
La vision verticale renvoie à la notion de portrait, portrait de Saint-Papoul, et les triptyques sont une référence aux retables du Moyen-Âge.
Cette série est issue d’un travail d’accompagnement des femmes gitanes de Berriac à la recherche de leur histoire familiale. En effet, originairement, ces familles, habitant d’abord au pied de la cité de Carcassonne, ont été déplacées au lieu-dit La Cavayère qui était alors une décharge publique à la sortie de la ville. Celle-ci fut détruite, peut-être intentionnellement, par un incendie dans les années 1970, et les familles gitanes relogées sur la commune de Berriac, où elles se sont depuis sédentarisées.
Les jeunes femmes assistant à ces ateliers connaissent très peu cette partie de leur histoire et n’ont presque pas d’archives, beaucoup de témoignages ayant disparu lors de l’incendie. A présent, La Cavayère est devenue une base de loisirs pour la ville de Carcassonne, et j’ai essayé à travers la création photographique de restituer à ces femmes un lien avec leur passé.
La ville c'est Toulouse. Les photos sont prises dans les rues de cette ville avec enseignes et textes divers. Une partie des écrits et de leurs sens, dans chaque photo, ont été détournés par la technique de l'anagramme avec l'écrivain Jacques Jouet, afin de surprendre et interroger les espaces publics, trop connus de leurs habitants.